Ce 7 janvier 2015, deux personnes sont entrées dans les bâtiments de Charlie Hebdo lourdement armés. Douze victimes sont comptées de cette acte barbare contre la démocratie, la liberté, la liberté d’expression. Entre stupeur et incompréhension, Paris, les journalistes, la France, l’Europe et le monde se lèvent d’une voix pour dire « Je suis Charlie ».

 

 

 

 

Pour beaucoup, cet attentat est le 11 septembre de la France. Certes, le nombre de victimes est moins important que le nombre de victimes de l’injustices qui meurent tout les jours. L’élan autour de cet attentat vient de ce que représentent les caricaturistes de Charlie Hebdo.

Avant toute chose, rappelons que personne ne lit Charlie Hebdo, le journal était à deux doigts de la faillite. Plus d’une personne a décrié les choix éditorialistes du journal. Leurs positions politiques ne plaisent pas à tout le monde, le choix de publier les caricatures de Mahomet n’a pas été salué par tous voilà quelques années.

L’indignation collective ne vient pas du fait que nous aimons tous Charlie Hebdo. Ce n’est pas un magazine à mettre dans toutes les mains et ce n’est pas vraiment le magazine préféré des Français, vu la situation financière qu’il connaissait.

Voilà bien l’essence de la démocratie, nous n’aimons pas Charlie Hebdo mais nous aimons ce qu’il représente, la libre-expression et, à mes yeux, le véritable contrepouvoir de la démocratie au travers des caricaturistes qui n’ont pas peur de s’exprimer du pouvoir en place, de la religion ou de toutes nos références culturelles. Charlie Hebdo n’a pas d’équivalent en France ou en Belgique.

 

 

Et après?

C’est la question que l’on ne se pose pas encore, parce que nous avons peur de nous la poser. Certains comme Zemmour évoquent déjà une guerre qui avait, selon lui, déjà commencé. Ce qui est clair, c’est que nous entrons dans une ère où nous pouvons prendre conscience de la chance que nous avons de nous exprimer. Si l’intention de cet attentat était de faire taire Charlie, c’est bien l’inverse qui s’est produit, le journal va survivre à cette lourde perte et continuer à se faire entendre.

Si Charlie peut survivre à cet attentat, c’est le monde qui va devoir se remettre de cet évènement marquant. En effet, la nature de cet attentat a boulversé la planète et les conséquences peuvent en être dramatiques. L’acte de deux personnes ne peut en aucun cas être représentatif d’une population ou d’une religion.

Enfin, ce qui a de quoi inquiéter le monde c’est le pourquoi de cet attentat. Les auteurs de cet attentat disaient venger le prophète. Or, aucun propos aussi blasphématoire qu’il soit ne mérite une sentence de mort. Doit-on prendre cet acte pour une revanche ou la déclaration d’un schisme entre une minorité et une valeur a priori partagée par le reste du monde ? L’humanité vient de prendre conscience que la Déclaration universelle des droits de l’homme n’était finalement pas si universelle.